la nature jardinée
L’idée a été, non pas d’intervenir le moins possible, mais de le faire de manière ponctuelle en observant les usages des uns et des autres, la nature recouvrant ses droits entre les différentes jardins, les « chambres » comme les appelle le paysagiste, et pouvant aussi être aménagée : ainsi une promenade autour de l’étang, à travers des saulaies qui évoquent les mangroves, a été imaginée, zigzaguant sur des passerelles de bois surélevées, ou bien ces pâtures, en lisière des bois, qui accueillent vaches ou chevaux. Ici, l’ancienne cour se hérisse de touffes de graminées d’où surgissent kakis et poivriers de Setchuan ; un peu plus loin, l’espace clos de l’ancienne entrée abrite des espèces plus délicates ; une porte franchie, on débouche sur un potager ceint de palissades et bordé de plates-bandes bouquetières ; au-delà se déploie le quadrillage d’un verger ; sur la terrasse des petits déjeuners poussent glycines et sorbiers des oiseaux ; au pied de celle-ci, un bief serpentin trace un chemin de roseaux jusqu’à l’étang ; plus loin encore, à l’arrière des bâtiments, entre des prairies, une charmille nous conduit à la limite du domaine. Le passage d’un espace à l’autre ménage toujours une surprise, mais ce n’est pas pour autant un jardin pittoresque : chaque unité possède sa fonction, et celle-ci ne demande qu’à être développée au gré des besoins.